Citrouilles à la réception, lumière tamisée dans les couloirs, serveurs déguisés en vampires… chaque automne, Halloween s’invite dans les hôtels. Certains établissements en font une véritable expérience immersive, quand d’autres se contentent d’un clin d’œil décoratif.
Mais derrière les toiles d’araignées et les citrouilles sculptées se cache une stratégie bien plus fine : le marketing émotionnel. Et si Halloween était devenue une arme secrète pour booster la notoriété et l’attractivité d’un hôtel ?
🎃 Halloween, un terrain de jeu idéal pour les hôteliers
Dans le monde de l’hôtellerie, octobre est souvent un mois calme, coincé entre la fin de la haute saison estivale et les fêtes de fin d’année. C’est précisément pour cela que Halloween tombe à point nommé.
Cette fête offre l’occasion parfaite d’attirer une clientèle locale, d’animer les espaces communs et de générer du contenu engageant sur les réseaux sociaux.
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Les hôtels qui surfent sur cette tendance y trouvent plusieurs bénéfices :
- Stimuler la demande en période creuse grâce à des offres thématiques et des animations originales.
- Fidéliser la clientèle locale, souvent en quête d’événements saisonniers ou d’activités familiales.
- Renforcer l’image de marque avec une communication plus humaine, créative et décalée.
Mais au-delà de l’aspect commercial, Halloween permet aussi d’exprimer une personnalité de marque et de révéler les mécanismes invisibles du marketing hôtelier, où la fixation des prix et la mise en scène émotionnelle forment un duo stratégique redoutable.
🏨 Quand les hôtels se métamorphosent pour Halloween
Certains hôtels choisissent la subtilité : quelques citrouilles à la réception, une touche d’ambre dans l’éclairage, un dessert “maléfique” sur la carte. D’autres préfèrent l’immersion totale : le hall devient un manoir victorien, le bar se transforme en cimetière chic, les couloirs se remplissent de fumée.
Voici quelques établissements qui se distinguent chaque année :
| Hôtel | Lieu | Type d’expérience proposée |
|---|---|---|
| Mama Shelter | Paris, Lyon, Bordeaux | Soirées costumées, DJ sets et cocktails “ensorcelés” |
| Château de Brissac | Maine-et-Loire | Visites hantées et contes nocturnes |
| Disneyland Hotel | Marne-la-Vallée | Décors immersifs et menus Halloween |
| The Stanley Hotel | Colorado (USA) | Visites de chambres hantées et projection du film Shining |
Ces expériences montrent à quel point Halloween s’adapte à tous les univers hôteliers. Les hôtels design jouent la carte du fun et du visuel, tandis que les châteaux et demeures historiques s’appuient sur leur atmosphère authentique pour créer le frisson.
🕸️ Les chambres maudites : du tabou à l’attraction
Impossible de parler d’Halloween sans évoquer les chambres “maudites” qui intriguent voyageurs et amateurs de paranormal. Les plus célèbres d’entre elles sont les chambres 13, 666, 1313 et 1408, autant de numéros chargés de symbolisme.
Dans de nombreux hôtels, la chambre 13 reste taboue, au point que certains établissements préfèrent la supprimer complètement. Une pratique héritée de ces numéros bannis dans l’hôtellerie, comme la 420 ou la 666, dont les histoires continuent d’alimenter les légendes. La numérotation passe donc directement de 12 à 14, ou bien le chiffre est remplacé par une lettre. Cette décision repose sur des croyances très anciennes liées à la triskaïdékaphobie, la peur du nombre 13.
Mais d’autres établissements ont choisi de faire de ces chambres un atout marketing. Pendant Halloween, certaines deviennent des suites thématiques : lumières tamisées, effets sonores inquiétants, objets “possédés” placés dans la pièce.
Les curieux réservent ces chambres pour “tenter l’expérience” et repartent avec un souvenir mémorable.
La légendaire chambre 666, plus rare, évoque quant à elle l’imaginaire du démon. Quelques hôtels en ont fait des espaces dédiés aux soirées à thème, aux tournages ou aux expériences immersives réservées aux plus téméraires.
Et bien sûr, comment ne pas citer la mythique chambre 1408, rendue célèbre par Stephen King ? Devenue un symbole de la peur moderne, elle inspire encore aujourd’hui de nombreuses suites “hantées”.
Chambre 1408 – Stephen King, Horreur Psychologique en Pleine Lumière
- Une chambre pas comme les autres : Un écrivain sceptique confronté à l’horreur pure dans une pièce où l’incrédulité devient un piège.
- Un King accessible dès 13 ans : Nouvelle glaçante issue du recueil Tout est fatal, idéale pour plonger dans l’univers du maître du suspense.
Ces numéros singuliers nourrissent l’imaginaire collectif et participent à la mythologie de l’hôtellerie. Qu’on les évite ou qu’on les recherche, ils font désormais partie intégrante du folklore d’Halloween.
🧛 Quand la peur devient un outil marketing
La peur, paradoxalement, attire. Elle stimule la curiosité, pousse à l’interaction, crée un souvenir fort. C’est ce que les hôteliers ont compris : il ne s’agit plus seulement de loger, mais de faire vivre une émotion.

Les décorations, les parfums diffusés, la lumière ou la musique deviennent autant de leviers pour installer une ambiance. Ce marketing sensoriel permet de plonger les clients dans une atmosphère cohérente et de renforcer l’attachement à la marque.
Un hôtel qui ose Halloween montre qu’il sait se renouveler. Le hall plongé dans la brume, le barman déguisé, le cocktail fumant… tout participe à une narration visuelle qui fonctionne parfaitement sur les réseaux sociaux.
À l’heure d’Instagram et de TikTok, une photo d’un client hilare devant une citrouille géante vaut parfois mieux qu’une publicité traditionnelle.
Halloween, dans l’hôtellerie, c’est donc bien plus qu’une simple fête : c’est une expérience partageable, un contenu émotionnel et viral qui alimente le bouche-à-oreille numérique.
🕯️ Une fête qui révèle la personnalité des hôtels
Ce qui distingue un hôtel qui “joue le jeu” d’un autre, c’est sa façon de raconter l’histoire. Certains préfèrent la discrétion d’un dîner aux chandelles, d’autres misent sur une fête déjantée. L’essentiel est d’être cohérent avec son positionnement.
Halloween agit comme un révélateur de personnalité : les hôtels audacieux s’y engagent pleinement, les établissements plus classiques restent sur une élégance mesurée, tout comme ces palaces qui cachent encore bien des secrets derrière leurs façades impeccables. Mais dans les deux cas, la fête crée du lien et humanise la marque.
C’est peut-être là le vrai secret d’Halloween dans l’hôtellerie : elle ne parle pas seulement de fantômes, mais de vivants. Elle rassemble, surprend, amuse, et surtout, elle donne envie de revenir.
En 2025, les hôtels jouent plus que jamais le jeu d’Halloween — certains avec des toiles d’araignées et des citrouilles, d’autres avec un storytelling bien plus subtil.
Une chose est sûre : dans un marché saturé, faire frissonner un peu ses clients reste l’un des moyens les plus élégants… de marquer les esprits.
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Quand je travaillais à la réception, Halloween était l’une de ces rares occasions où l’on pouvait s’amuser un peu avec le décor sans trahir l’âme du lieu. Une citrouille bien placée, une lumière ambrée, et voilà que l’hôtel prenait une toute autre dimension… presque magique. Aujourd’hui encore, je guette ces petits détails avec un brin de nostalgie et beaucoup de tendresse.